Un petit extrait de la "Geste des Fianna" /Otrybes

Bon ce ne sont que des extraits pour ne pas vous révéler l'intrigue et enlever le charme du bouquin, je précise ! Toutefois comme je le disais, le peuple Otrybes est certainement parmi ceux que je préfère en Nemedia, sauvages, ils sont probablement les plus humains de tous...



Un sinistre hululement retentit dans les bois. Il fut repris en chœur par plusieurs autres. Les trois guerriers ne les entendirent pas.

Une trentaine de silhouettes sortirent des différentes places où elles étaient restées figées. C’étaient des guerriers Otrybes, Helgui avait vu juste. Ils se réunirent et parlèrent. Malgré la température excessivement fraîche, les hommes à la peau sombre ne portaient pour tout vêtement que des pagnes en peau. Certains avaient de courts gilets sans manches ou des capes en fourrure. Ils étaient chaussés de mocassins de cuir épais.

Leur aspect inspirait l’effroi. Leurs cheveux étaient nattés en une multitude d’épaisses tresses feutrées ressemblant à des fibres laineuses dont certaines leur tombaient jusqu’aux fesses. Nombre d’entre eux avaient recouvert leur visage avec des teintures végétales d’un vert sombre faisant uniquement ressortir leurs étranges yeux aux prunelles violettes. Leurs nez camus étaient percés d’anneaux d’argent. Certains des étranges forestiers s’ornaient la tête de bois de cerfs leur donnant un air particulièrement bestial et horrible. Une marque de la victoire qu’ils avaient autrefois eu sur le Dieu Cornu, durant la Grande Désolation...

Ils étaient équipés d’arc pour la plupart. Les autres s’appuyaient sur le manche courbé de leurs longues haches. Tous portaient un poignard à large lame.

Deux ou trois Otrybes s’étaient exprimés avec des accents gutturaux. Les autres avaient écouté. Tous semblaient d’accord et avaient acquiescé à l’unisson en claquant la langue contre le palais.

Ils se dispersèrent et disparurent à nouveau dans la pénombre des bois, sans un bruit. Tels des fantômes.

[...]

Le cercle mégalithique était cerné par les rangs d’une foule silencieuse. Ils étaient plus de cent, à n’en point douter. Leurs regards aux bizarres pupilles violettes étaient fixés sur les guerriers aux armes chantantes.

Plus de cent sauvages Otrybes en arme. Leur air revêche ne laissait rien présager de bon. Leur aspect farouche et mystérieux inspirait l’effroi. Pas un bruit. Ils étaient apparus comme des spectres et ne bougeaient pas. Leurs visages grimés et pour beaucoup tatoués ou peints de motifs tribaux fixaient les trois Gaiscedachs ; impassibles ils restaient massés les haches recourbées à la main. Horde humaine dont certains mâles arboraient à la ceinture têtes tranchées, trophées de combats passés ou bien ramures de cervidés sur le crâne et peau d’ours couvrant leurs épaules musculeuses et leurs torses couturés. Forêt humaine d’enfants sauvages des sylves perdues, guerriers éprouvés et redoutés ; tous figés et attentifs, prêts comme des Lynx à bondir dans un sursaut im-prévu telle une vague que rien ne pourrait retenir.

[...]

Un homme aux nattes blanches se détacha de la masse des guerriers Otrybes. Le masque qui recouvrait son visage était peint du rouge vif que le sang laisse sur les armes. Il était vêtu d’un long pagne de la même couleur et d’un gilet en fourrure blanche sans manche. Ce devait être un combattant émérite si l’on en jugeait à l’attitude révérencieuse qu’avaient eue les Otrybes en s’écartant pour le laisser passer. Les nombreux inserts d’argent qui perçaient son nez et ses oreilles attestaient de sa grande notoriété…

Il s’avança lentement et religieusement jusqu’à l’orée du cercle de pierres. Il levait la main droite en signe de paix. Il marcha vers les trois guerriers dont les armes vrombissantes avaient ramené les démons aux territoires d’où ils étaient venus. Il s’arrêta à deux mètres d’eux, son regard ne cherchait pas à croiser les leurs. Il ne semblait éprouver aucune crainte, plutôt un respect comme on en montre à ses parents où à ceux qui vous ont secouru.

L’homme aux nattes blanches resta debout un instant ; puis il se baissa en signe de prosternation pieuse. Il resta agenouillé et la multitude des guerriers qui entourait le cercle se courba à son tour en une même attitude révérencieuse.


Et voilà ça sera tout !!!! :tongue:

Et ben! Impatient d'en lire la suite!
Très sympathique!
Je vais tout de même émettre deux bémols: le premier concerne les coiffures des Otrybes, ressemblant à s'y méprendre à des dreadlocks. Perso, je les percevais plus des cheveux hérissés avec de la graisse, comme les pictes Tant pis, il faudra que je change ma vision ;)
Pour le deuxième point, c'est au niveau des haches. Vu qu'il s'agit d'un peuple proche de la nature et assez primitif, je ne les perçois pas trop avec ce type d'arme, plus avec des armes "naturelles" comme arc, javelot, lance, fronde, gourdin, masse... Mais bon, je vais aussi changer ma perception sur ce point ;)

Ah, ah, les Otrybes sont la représentation de l'homme sauvage, l'homme libre qui vit dans la forêt, un des derniers représentants du peuple cerf qui a vaincu Cernunnos. Je te mets une des illustrations de Gildas.

Qui se trouve dans le livre de base, si je ne m'abuses? C'est sûr que tu as une belle brochette d'illus somptueuses.

Tout à fait, elle est dans le livre de bas! Mais j'ai pltôt tendance sur tous les jeux de rôles que je maîtrise à me faire mes propres images pour chaque chose et zapper eu fur et à mesure les illustrations.... Bah, et puis de toute façon, ce sont des détails mineurs dans notre cas ;)

Heureusement que chacun est libre de penser et d'imaginer comme son inspiration le lui permet d'ailleurs. C'est vrai que les illustrations représentent tout à fait ce que je voyais et Gildal l'a magnifiquement retranscrit. Maintenant au niveau armement rien ne s'oppose à l'équipement que tu as désigné Harald.

Au niveau des cheveux c'est plus une logique liée à la vie en forêt en fait, les noeuds des nattes s'épaississant avec la crasse et la graisse naturelle, il semble normal que ce soient plus proche des dreadlocks que des pics graissés qui ne tiendraient guère longtemps.

Helgui le gris a écrit:

Au niveau des cheveux c'est plus une logique liée à la vie en forêt en fait, les noeuds des nattes s'épaississant avec la crasse et la graisse naturelle, il semble normal que ce soient plus proche des dreadlocks que des pics graissés qui ne tiendraient guère longtemps.

Pas si tu utilises Fructis style de Garnier TM!

Les cheveux hérissés avec un mélange de graisse et de glaise n'est autre que la coupe qui faisait fureure chez les pictesn il y a près de 2000 ans ;)
Mais on peut faire une combo des deux ;)

Tout est toujours, bien évidemment envisagable, moi je ne suis pas fermé. Et comme il existe de très nombreuses tribus, il y a fort à penser que les styles peuvent différer.

Harald Hardrada a écrit:

Les cheveux hérissés avec un mélange de graisse et de glaise n'est autre que la coupe qui faisait fureure chez les pictesn il y a près de 2000 ans ;)
Mais on peut faire une combo des deux ;)

...je faisais une blague, Harald...

je sais bien! Et c'est sur le même ton que j'ai répondu ;)

Oki.

POur les coupes de cheveux, j'ai lu un truc assez drôle l'autre jour: le port du casque rendait chauve. Tant et si bien qu'on reconnaissait les vétérans à leur degré de calvitie...encore tous ses cheveux? soldat de moins de 25 ans avec juste quelque campagne, voir pas du tout. Chauve quasi complet? vétéran de la légion avec 30 ans de métier.

Oui, tout à fait! Dès que tu portes quelques choses sur la tête de toute façon, ça accroit les risques de calvitie (on va en avoir des chauves dans quelques années quand je vois tous les jeunes arbhorrer fièrement leur casquette lacoste). Mais ton info Cneus (comme d'habitude ;)) est des plus intéressantes et à reprendre, il en va de soit!

Idem pour les nattes des guerriers, saviez-vous qu'en dehors de faire joli, elles étaient surtout un moyen d'amortir les coups d'épée ?

Tout à fait! C'est aussi pour cela que les cheveux se portaient long, pour protéger le cou et ainsi "réduire" les risques de décapitation ;)

Très intéressant...
Mais en revanche ça fait une prise pour l'ennemi au corps à corps.