Dyfelt le clairvoyant

Allez, je vous livre un des personnages non joueurs du scénario que je suis en train de rédiger pour le supplément Sigolie, juste pour le plaisir.

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Dyfelt « le clairvoyant »

« Je suis Dyfelt, fils de Ambarn le Grand, né de Cruinh mac Puilh arrière petit fils de Sian, lui-même vénéré chef de la branche des premiers enfants fondateurs de la tribu Cara ceathra, serviteur respectueux de la déesse Gwern l’annonciatrice. Et c’est moi le chef de ce magnifique et rutilant Tuath… Car pendant chaque bataille sans faillir j’ai toujours défait mes adversaires… Car des faibles démunis d’honneur j’ai ramené les têtes qui ornent ma demeure… Car personne en ces terres désolées n’est plus à même de guider ce clan… »

Ainsi aime se présenter le vieux roublard, que les titres honorifiques dont il se prévaut ne font jubiler que lui. Et, avouons le aussi, les enfants qui rampent sur le sol à qui il conte sans relâche des histoires à rallonge au sujet de faits d’arme qu’il a probablement, pour la plupart, empruntés à d’illustres héros ; heureusement pour lui, déjà morts. Toujours est il qu’en un point, Dyfelt ne ment pas. Il est bien le seul Sigole de la région à même de gérer Tavarn a raok. Qui voudrait voir son nom associé à ce sordide trou perdu ? Personne qui respecte son ascendance et honore ses ancêtres en tout cas ! Le vieux est surnommé « le clairvoyant », car il est, malgré toutes les moqueries qui sont faites sur son compte, un sacré renard. A ce jour, aucun n’a réussi à le duper. Dyfelt pressent les événements autant qu’il renifle les problèmes ; avant qu’ils n’arrivent ! Les cheveux noués en chignon sur le haut de son crâne brillent de la blancheur de la neige, seule la crasse les ternit. De nombreuses saisons ont creusé sa peau parcheminée de sillons éloquents, mais pas tant que ça de cicatrices ni de scarifications témoignant de sa bravoure. Il n’est peut être pas le grand guerrier qu’il dit mais, son sens de la diplomatie fait de lui quelqu’un dont il faut se méfier. Il sait argumenter et palabrer sans s’en laisser conter. Ses assertions sont pointues et ses décisions à double tranchant. Gare au naïf qui ne fait pas attention aux doubles sens des propositions que le vieillard sait amener au cours des conversations. C’est certainement là sa plus grande force. Puis aussi le secret de son trésor de guerre, acquis sans combat, uniquement par joutes verbales. Le Cara ceathra connaît la signification du mot crainte, il en use pour diriger son petit clan en bon père. Placide au quotidien, la promptitude laisse éclater ses colères sans préambule si on vient à tromper sa confiance. Plus que tout, cet étrange chef aime se pavaner et discuter avec tous ceux qui passent par Tavarn ar raok. Il serait plus juste de dire qu’il apprécie que les étrangers viennent lui présenter les honneurs dus à ceux de son rang. Il affectionne particulièrement les présents et commande des satires à Corranifitt le moqueur, s’il sent qu’on l’a oublié. Le vaniteux s’exécute à chaque fois, promptement et sans broncher, trop heureux d’e telle mission. L’honneur de Dyfelt ne supporte pas d’être bafoué par tel affront ! Et celui du Némédiant, encore moins la moquerie que distille son habile railleur. Aussi le mot est passé parmi les négociants et tous viennent présenter leurs hommages et faire leur obole. L’ancêtre, car il est un des plus âgé du tertre, gère le commerce et un semblant de justice comme il le juge bon, de façon aléatoire et pas réellement objective. Personne ne s’en plaint, celui qui n’est pas satisfait est libre de partir. Festins et banquets sont organisés en fonction des arrivages de marchandises, Dyfelt n’a que l’embarras du choix pour prélever sa quotte part. La part du chef ! Malgré tout il sait se montrer généreux avec son entourage, et chacun le lui rend bien en venant lui raconter ses histoires et déblatérer sur le compte du voisin, il adore cela. Que dire de plus sur « le clairvoyant » ? Ne vous y trompez pas, vous le reconnaîtrez dés que vous l’apercevrez, sa plus grande fierté est d’arborer la cape d’un officier Romiant dont il s’enveloppe frileusement. Elle est du rouge le plus criard qui soit, de la couleur des guerriers. Il clame à qui veut l’entendre que c’est un trophée prélevé sur un pourceau de l’Empire après un combat qui dura si longtemps que les feuilles des arbres avaient eu le temps de tomber puis de repousser. Evidemment le marchand qui lui a vendue s’en est vanté à Gil Vaethwy, un soir de beuverie. Le secret est bien gardé, le Breton ne dira rien, Dyfelt en connaît de pires sur son compte ! Tout le monde s’en doute, mais après tout, n’est-ce pas le chef ?

Un personnage original, qu'on imagine très bien en jeu...

PNj sympathiaue a recaser dansune bonne campagne, n'est- ce pas Geoff? ;)

Je ne dévoile rien de l'intrigue ni du reste des personnages non joueurs du "chant du désaccord" mais le ton est donné je crois. Je prends mon temps, je développe et je pense au final apporter un bon petit truc bien ficelé. Mais la qualité nécessite de la patience, et la quantit est aussi au rendez-vous, vacherie !

Le scénario promet